Sociologue et directrice déléguée du CEVIPOF/Sciences Po, Anne MUXEL est une spécialiste de la jeunesse française et de ses évolutions contemporaines. Dans une étude réalisée pour l’IRSEM (1), elle s’intéresse au rapport des 18-25 ans à la guerre et à l’engagement militaire dans le contexte international mais aussi national actuel. Les principaux points révélés par son étude sont les suivants :
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Les dispositions des jeunes à l’engagement militaire sont réelles en cas de mobilisation dans un conflit de haute intensité.
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Les jeunes ne se sentent pas coupés de l’Armée nonobstant l’absence de service militaire mais ce lien emprunte différents chemins (famille, école, univers cinématographique et des jeux).
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Ils ont une perception collective pessimiste de l’avenir dans laquelle la menace d’une guerre reste identifiée quand bien même les enjeux écologiques leur paraissent plus forts.
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La Deuxième Guerre mondiale reste, pour eux, un cadre de représentation majeur du phénomène guerrier.
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Les clivages sociaux, culturels et idéologiques continuent de distinguer les orientations selon que l’on soit de CSP+ ou CSP-, de gauche ou de droite, catholiques ou musulmans, diplômés ou non… Les jeunes de gauche ne témoignent cependant plus de l’hostilité des générations précédentes envers l’Armée.
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Sans être souhaitée, une guerre serait perçue comme « un élément fédérateur d’une appartenance commune ».
En tenant compte des précautions d’usage liées à ce genre d’étude, ces différents points paraissent plutôt positifs. Ils n’en demeurent pas moins théoriques et spéculatifs quant à une résilience réelle.
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Cf. MUXEL (Anne), « Les jeunes et la guerre. Représentations et dispositions à l’engagement », Étude n° 116, IRSEM, mai 2024, 50 p.