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Drapeau et Esprit de défense
Article mis en ligne le 1er octobre 2018
dernière modification le 23 juillet 2021

par Nghia NGUYEN

Je me souviens de ce drapeau français que j’avais un jour installé dans ma salle de classe. Cela me paraissait alors naturel en tant qu’enseignant de la République devant instruire et transmettre au sujet de notre Histoire, de notre civilisation voire d’une actualité plus immédiate.

Je me souviens des conflits que cela avait d’emblée suscité au sein de la communauté enseignante du lycée. De ce collègue m’ayant un jour dit qu’il « n’en voyait pas l’intérêt pédagogique » ; à qui il fallut expliquer que le drapeau n’en était effectivement pas un parce qu’il était avant tout une Idée.

Les élèves pouvaient en sourire mais ils finissaient par l’accepter. Durant dix années, il n’y eut de réaction d’opposition ni d’outrage de leur part. Ce drapeau faisait partie de leur salle de classe ; l’unique endroit à l’intérieur du lycée où l’on pouvait en voir un. Il en ajoutait à l’apprentissage du respect des lieux. Il instruisait par sa seule présence dans un établissement scolaire où il était conforme de se moquer de tout.

Ainsi, par leurs comportements irrespectueux pour ne pas dire haineux vis-à-vis du drapeau français, celui de la République et de tous les Français, nombre de ces collègues militants ont fait mentir cette phrase de Régis DEBRAY qui affirmait que «  le sacré est indispensable pour permettre le sacrifice et pour empêcher le sacrilège. » J’ai vécu et enseigné des années durant en un lieu où le sacré était nié, et où les valeurs étaient mises à l’envers. Un lieu où il fallait d’abord défendre l’idée même de la Défense avant de pouvoir l’enseigner.

Je me souviens de ces heures de cours où, succédant à un autre professeur (souvent d’histoire-géographie), je retrouvais le drapeau ôté de son socle et traînant au sol. Je me souviens aussi de ces coups de feutre que d’aucuns ont pu lui porter.

Dans le meilleur des cas, ce fut étonnement et surprise de la part de collègues qui ne savaient plus vraiment ce qu’ils avaient à transmettre derrière les mots d’ « Histoire », de « civisme » et de « République ». Pour le pire, et comme souvent ce fut le cas, ce fut l’insulte, l’outrage et la haine idéologique. Cette matière qui donne à comprendre et à illustrer tout ce que l’École - livrée au gauchisme culturel et à l’islamo-gauchisme ambiant - n’est désormais plus. Ses missions abandonnées et oubliées.

Cela est d’autant plus impardonnable que toute personne en ce pays passe par l’École et en garde une expérience commune, durable et profonde. On ne pourrait le dire de n’importe qu’elle autre institution ni d’une entreprise quelle qu’elle soit. Alors que l’École demeure un point de passage obligé pour tous, elle n’est plus un creuset.

Que sont alors le « vivre-ensemble » et le « devoir de Mémoire » - expressions tant à la mode dans la phraséologie du Ministère et de ses académies – si ce n’est l’acceptation implicite de ce que n’est justement plus la République française ? De l’abandon par lâcheté intellectuelle de son modèle méritocratique et d’assimilation ? Que sont le « vivre-ensemble » et le « devoir de mémoire » si ce n’est l’acceptation et l’encouragement d’un communautarisme, négation du drapeau national ? Le « vivre-ensemble » n’est pas la Fraternité et, demain, il produira peut-être une guerre civile. Dans l’École d’aujourd’hui il n’y a plus aucune liberté ni de pensée ni de conscience, et les temps n’ont jamais été aussi mûrs pour la relève algorithmique.

En un autre lieu, j’ai relevé le drapeau dans une nouvelle salle de classe. Il accompagne cette carte de France qui dit encore à quoi ressemble notre territoire fut-il un espace désormais mondialisé. L’ensemble reste cependant bien vivant et d’aujourd’hui, et n’est en rien le reflet nostalgique d’une IIIe République révolue. C’est un existant et un héritage au même titre que les hommes et les femmes qui y mettent encore un sens. Celles et ceux capables de ressentir un dépassement de leur vie par le haut (la transcendance) mais aussi par le bas (les racines).

Nous sommes des légataires au regard de l’Histoire, de la Civilisation et de la Culture qui sont nôtres ou qui nous ont accueillis. Un leg fondamental car fondation de l’Esprit de défense. Un héritage qui ne demande qu’à nous grandir si tant est qu’il faille donner un sens, une direction et une limite à tout. Si « un homme ça s’empêche » disait ce père à son fils (1), il y aura toujours des frontières en Géographie comme en Histoire. Des frontières de vie également.

Le Drapeau dit tout ceci aux élèves.

__________

  1. Le père d’Albert CAMUS.


 


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