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La reddition d’Appomatox (1865)
Article mis en ligne le 20 décembre 2017
dernière modification le 15 novembre 2020

par Nghia NGUYEN

Le Général Robert E. LEE

 

Après la perte de Petersburg (Virginie) et l’abandon de la capitale confédérée - Richmond - devenue indéfendable, le Général sudiste Robert Edward LEE (1807-1870) tente d’atteindre la ville d’Appomatox avec ce qui reste des armées confédérées. La destruction des convois ferroviaires destinés à ravitailler ces dernières, le pousse à se rendre au Général nordiste Ulysses S. GRANT (1832-1885) le 9 avril 1865. La capitulation est signée dans Appomatox même ; elle marque la fin de la Guerre de Sécession.

Conflit fondateur dans l’histoire des États-Unis, la "Civil War" dura quatre années et marqua profondément les Américains. Plus de 600 000 hommes périrent au cours de combats meurtriers, mais aussi de maladies qui décimèrent les armées. Aucune autre guerre américaine, jusqu’à nos jours, ne tua autant d’Américains. Premier conflit moderne au sens industriel et logistique du terme (utilisation du transport ferroviaire), la Guerre de sécession vit l’introduction d’armements de conception nouvelle : les fusils à répétition et les premières mitrailleuses augmentèrent considérablement la puissance de feu de l’infanterie. Les premiers navires cuirassés, le premier sous-marin, mais aussi le télégraphe et l’observation par ballons dirigeables furent utilisés pour la première fois à des fins militaires. Surtout, la Guerre de Sécession affirma de manière inédite l’économie industrielle comme facteur déterminant de la victoire. Autre singularité de ce conflit : la Civil War fut aussi la première guerre à bénéficier d’une couverture photographique.

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Bibliographie

  • KASPI (André), La Guerre de Sécession : les États désunis, Gallimard, 1992, 192 p.
  • McPHERSON(James M.), La Guerre de Sécession (1861-1865), Robert Laffont, Bouquins, 1991, 1004 p.

  • Conçu en 1860, le fusil Spencer fut surtout utilisé par les forces nordistes. L’arme était révolutionnaire pour l’époque : elle se chargeait par la culasse et disposait d’un levier en sous garde pour recharger mécaniquement 7 coups portés dans un magasin tubulaire situé sous le canon. C’est l’une des premières armes à feu à répétition. La cavalerie en utilisa une version appréciée avec un canon raccourci.

Dixie’s Land

 

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Des blessures de l’Histoire aux manipulations mémorielles et communautaristes

Comme beaucoup de guerres civiles, la Guerre de Sécession laisse encore de nos jours - plus d’un siècle après le conflit - des traces profondes dans la culture nationale américaine et ses différentes mémoires. Les événements de Charlottesville (Virginie), en 2017, le montrent et sont d’autant plus remarquables qu’ils rencontrent un écho en France dans une situation toute autre.

Aux États-Unis, dans un contexte de lutte contre le racisme, le retrait des espaces publics de statues représentant des personnalités politiques et militaires sudistes - notamment dans les anciens États confédérés - suscite régulièrement des protestations de la part de mouvements nationalistes et suprémacistes blancs.

À Charlottesville est érigée dans Lee park, depuis 1924, une statue équestre du Général LEE. Le changement de nom du parc - qui devint « Emancipation park » en 2009 - précéda un projet de démantèlement de cette statue hautement symbolique. Le 12 août 2017, une manifestation du mouvement « Unit the Right », protestant contre ce projet, dégénère en affrontement avec des contre-manifestants anti-racistes. Un sympathisant suprémaciste, James A. FIELDS, fonce alors dans la foule avec son véhicule, tuant une personne et en blessant près d’une quarantaine.

L’affaire connaît une médiatisation internationale d’autant plus forte que plusieurs bavures policières contre des Noirs aux Etats-Unis avaient déjà choqué durant les mois précédents. En France, Louis-Georges TIN, Président du Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN), écrivit une tribune dans le journal Libération où - s’appuyant sur les événements de Charlottesville - il instruisit le procès de COLBERT dans les lieux publics (places, boulevards, établissement scolaires, salles de réunion, etc.) : le célèbre ministre de Louis XIV ayant été l’auteur du Code Noir (1).

Les manifestations de Charlottesville comme leurs répliques polémiques en France sont absurdes à la fois dans leur relation et les violences qu’elles suscitent : verbales ici, verbales et physiques là-bas. Elles témoignent d’une instrumentalisation idéologique de l’Histoire que prolonge un affrontement mémoriel et communautariste. Par la juxtaposition de luttes sociales contemporaines sur des situations du passé ; la volonté de juger systématiquement ce dernier à l’aune de préoccupations moralisatrices d’une autre époque ; la lecture de la Guerre de Sécession ou de la colonisation en dehors de leur contexte historique – lecture ne pouvant conduire qu’à l’amalgame -, cette concurrence des mémoires est la négation même de la démarche historique.

  1. Cf. TIN (Louis-Georges), "Vos héros sont parfois nos bourreaux", in Libération, 28 août 2017. Lire également les réponses que la philosophe Bérénice LEVET et l’écrivain-historien Jean SÉVILLIA lui font.

La statue de Charlottesville

 


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