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La bataille de Bir Hakeim (1942)
Article mis en ligne le 10 mai 2017
dernière modification le 1er mai 2021

par Nghia NGUYEN

Le Général Marie-Pierre KOENIG (1898-1970)

 

L’échec de la VIIIe Armée britannique

Malgré un premier succès qui libère le port stratégique de Tobrouk en novembre 1941 (opération Crusader), la VIIIe Armée du Général Neil M. RITCHIE (1897-1983) est finalement contrainte d’évacuer la Cyrénaïque sous les coups de boutoir du Deutsches Afrikakorps (DAK) et de son allié italien. Nonobstant des forces inférieures en nombre et en blindés, le Général allemand Erwin ROMMEL (1891-1944) a l’initiative. Depuis son débarquement en Libye au printemps 1941, l’Afrikakorps est, en effet, devenu une redoutable force de combat avec des troupes particulièrement aguerries et combatives, dont le commandant maîtrise l’utilisation interarmes de ses différentes composantes. Appliquant les principes d’une bataille navale à l’immense espace désertique, ROMMEL déploie une maîtrise de la manoeuvre qui met à mal les forces de RITCHIE. Au printemps 1942, ce dernier tente de stabiliser le front, et d’établir une ligne de défense dans la région de Tobrouk.

Un mouvement tournant par le sud

La bataille pour Tobrouk semble devoir se rejouer à terme, et RITCHIE concentre l’essentiel de ses forces au nord, près du littoral, afin de contrer la prochaine offensive de l’Axe et protéger ainsi le port libyen dont l’intérêt est stratégique. ROMMEL va donc profiter de l’affaiblissement de l’aile sud de la VIIIe Armée pour la contourner, ce qui aurait pour conséquence une fragmentation des forces britanniques voire un encerclement de ces dernières. Aussi, tout en lançant une attaque au nord sur Gazala - afin d’ouvrir la route littorale vers Tobrouk -, le commandant allemand envoie ses meilleures unités au sud pour créer une percée, partant une rupture fatale à la VIIIe Armée. Suite à cette manoeuvre, ce qui n’a pu être obtenu quelques mois auparavant (la chute de Tobrouk) devrait se faire rapidement en quelques semaines. C’est ainsi que les 15e et 21e Panzerdivision, la 90e Leichte Afrika Division, les divisions italiennes Ariete et Trieste – en bref, le fer de lance de l’Axe en Afrique – se lancent à l’assaut du front britannique sud le 26 mai. Dans ce grand mouvement tournant, les Allemands et les Italiens se heurtent cependant à la position fortifiée de Bir Hakeim tenue par la 1re Brigade Française Libre (1re BFL).

Oasis et carrefour routier perdus dans le désert libyen, espace plat et sans aucune végétation, Bir Hakeim est défendu par le Général Marie-Pierre KOENIG (1898-1970) et un peu moins de 4000 hommes qui constituent la 1re BFL. Cette dernière est une unité de bric et de broc, rassemblant des troupes coloniales diverses, autour d’un noyau formé par la 13e Demi Brigade de Légion étrangère (13e DBLE). Devant l’étendue de terrain à défendre, KOENIG utilise les champs de mines, multiplie les points fortifiés, enterre une partie de ses hommes, mais il organise aussi des groupes mobiles capables de reconnaissances dans la profondeur. Durant plusieurs jours, les soldats français vont se battre dans la chaleur, la faim et la soif. En dépit de contre-attaques britanniques pour desserrer l’étau germano-italien, Bir Hakeim est isolé par des forces dix fois supérieures en nombre. Les légionnaires de KOENIG opposent une résistance acharnée aux troupes d’élite italiennes – les Bersaglieris -, arrêtant également au canon et à bout portant les chars de la division Ariete. Dès le début des combats, le potentiel en char de combat de cette unité blindée est réduit à quelques dizaines d’engins seulement. Début juin, les positions françaises sont encerclées et désormais soumises à une attaque en force par les unités allemandes commandées par ROMMEL lui-même. Les bombardements d’artillerie et de la Luftwaffe se déchaînent, mais la 1re BFL ne lâche pas. Elle contient tous les assauts jusqu’au 11 juin, date à laquelle elle évacue Bir Hakeim.

Char moyen italien assez conforme aux blindés des années 1930, l’Ansaldo FIAT M13/40 était cependant dépassé en 1942. Assemblé par rivetage et non par soudage, ses rivets pouvaient se transformer en projectiles mortels pour l’équipage en cas d’impact.

 

Une victoire française stratégique

Profitant d’un encerclement peu étanche, les forces de KOENIG se replient vers les positions anglaises, échappant ainsi à la destruction. Lorsque l’Afrikakorps s’empare de Bir Hakeim, pensant enfin pouvoir en finir avec la 1re BFL, la position est abandonnée. 3300 soldats allemands et italiens ont été entre temps tués pour moins de 200 Français. Pire pour ROMMEL, la résistance de Bir Hakeim a fait gagner un temps précieux qui a permis de sauver la VIIIe Armée britannique. Si Tobrouk tombe entre les mains des Allemands le 21 juin suivant, la VIIIe Armée se replie en bon ordre vers Alexandrie où elle va se reconstituer pour les combats futurs. Lorsque les forces de l’Axe parviennent en Égypte, à El Alamein (juillet 1942), elles sont épuisées alors que l’ennemi n’a pas été anéanti. ROMMEL n’a plus les moyens d’atteindre ni Alexandrie ni le Canal de Suez : c’est le bénéfice stratégique de la bataille de Bir Hakeim.

L’autre gain de la confrontation est qu’elle constitue la première grande victoire de l’Armée française depuis la catastrophe de 1940. Non seulement Bir Hakeim est une victoire stratégique pour les Alliés, mais elle est rendue possible grâce au sacrifice des combattants de la France libre. Le symbole est fort et le rejaillissement de cette victoire sur la cause portée par le Général de GAULLE et l’esprit de résistance est d’emblée immense.

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Bibliographie

  • BROCHE (François), Bir Hakeim, Perrin, 2012, 224 p.
  • LORMIER (Dominique), Koenig, l’homme de Bir Hakeim, Éditions L’Artilleur, 2012, 368 p.
  • RONDEAU (Benoît), Afrikakorps. L’armée de Rommel, Éditions Tallandier, 2017, 576 p.​

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