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L’islamo-gauchisme est un fascisme

ONFRAY (Michel), « L’islamo-gauchisme est un fascisme », in Le Figaro, 19 octobre 2023.

Article mis en ligne le 24 octobre 2023
dernière modification le 3 février 2024

par Nghia NGUYEN

Le samedi 7 octobre 2023, le Hamas lançait une attaque surprise de grande ampleur qui se soldait par une tuerie de masse en Israël. En France, Jean-Luc MÉLENCHON et LFI, ainsi que le NPA de Philippe POUTOU, refusent de reconnaître le caractère terroriste du mouvement palestinien. De nombreux militants d’extrême gauche soutiennent des manifestations pro-palestiniennes affirmant que les Palestiniens ne sont que des victimes, et laissant entendre que les Israéliens n’ont que les fruits de leur politique coloniale et ségrégationniste. C’est dans ce contexte que Michel ONFRAY publie le texte que nous reproduisons ci-dessous.

Venu lui-même de la gauche, le philosophe, écrivain et essayiste est avant tout un esprit libre qui démontre combien l’antisémitisme est présent dans l’ADN de la gauche et, surtout, de l’extrême gauche. Brisant les idées reçues sur une haine du Judaisme qui ne viendrait que de l’extrême droite, il montre également que le négationnisme est structurellement ancrée dans la pensée socialiste.

Cet antisémitisme de gauche, plus ancien qu’on ne l’imagine, a depuis appris à se cacher derrière un antisionisme de façade. Étudié de près par des historiens tel que Georges BENSOUSSAN, il mute de nos jours - sous la pression d’une communauté musulmane de plus en plus importante dans notre société - en un islamo-gauchisme (Pierre-André TAGUIEFF, 2002), produit dérivé des luttes indigénistes, anti-occidentales, ethnico-minoritaires et victimaires portées par le Wokisme.

Michel ONFRAY est le co-fondateur avec Stéphane SIMON de la revue souverainiste Front populaire.

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L’ISLAMO-GAUCHISME EST UN FASCISME

De l’abbé Grégoire à Jean-Luc Mélenchon, les accointances d’une partie de la gauche avec l’antisémitisme ainsi que sa complaisance envers la violence terroriste s’inscrivent dans une longue tradition, rappelle le philosophe dans un texte sans concession.

L’islamo-gauchisme n’existe pas, proclament les islamo-gauchistes, comme il y a peu les tenants de la théorie du genre, par exemple la ministre de l’Éducation nationale du gouvernement socialiste de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, nous disaient que la théorie du genre n’existait pas… tout en favorisant son enseignement dans l’Éducation nationale. C’est fou comme la gauche est révisionniste, voire négationniste, quand il s’agit de faire oublier ses accointances avec les antisémites !

N’oublions pas que les inventeurs du négationnisme, tels Paul Rassinier, socialiste à la SFIO, puis communiste, ou Robert Faurisson, un temps compagnon de route du Comité Maurice Audin, un communiste membre du FLN, viennent de la gauche. Le journal Le Monde, autrement dit la gauche comme il faut, publie une tribune de Faurisson intitulée Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d’Auschwitz le 29 décembre 1978. On a déjà le goût des vrais débats dans ce journal ! Nombre de négationnistes sont aujourd’hui à l’extrême gauche, la vraie. Pierre Guillaume, le libraire de La Vieille Taupe qui diffusait les textes négationnistes et révisionnistes, venait de Socialisme ou barbarie. On comprend que la gauche exige le monopole de l’écriture de l’histoire dans les médias, l’université, l’édition, la recherche : elle a bien des choses à cacher…

Premier exemple

Les socialistes du XIXe siècle, Marx compris, lire ou relire La Question juive, mais aussi Proudhon, Fourier, Leroux, Blanqui, sont antisémites et assimilent capital, capitalisme, argent, exploitation du prolétariat et Juifs. Ils fournissent les éléments de langage à l’antisémitisme de gauche contemporain paré des plumes de l’antisionisme. Un certain Jean Jaurès, lors d’un voyage en Algérie datant d’avril 1895, écrit ceci des Juifs : « Par l’usure, l’infatigable activité commerciale et l’abus de l’influence politique, (ils) accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois publics […]. Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. » Trois ans plus tard, dans son discours de Tivoli, il récidive : « Nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas par la force du prophétisme, […] manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corset, d’extorsion ».

Deuxième exemple

Le Parti communiste français, en vertu du pacte germano-soviétique, collabore avec les nazis entre le 23 août 1939 et le 22 juin 1941 (1), date à laquelle leur ami Hitler siffle la fin de la collaboration entre le totalitarisme brun, le sien, et le totalitarisme rouge, celui de Staline et de ses amis. C’est l’époque où, parlant de Léon Blum, Maurice Thorez, alors patron du PCF, écrit : « Le sang innocent qui ne tache jamais ses mains aux doigts longs et crochus. » Le 22 octobre 1941, Guy Môquet, communiste, fils d’un député communiste, est fusillé comme otage et non comme résistant : il est emprisonné le 13 octobre 1940, le Pacte sévit toujours, pour avoir distribué des tracts défaitistes et collaborationnistes et non des tracts résistants (2). Il a été choisi parmi d’autres comme otage par les nazis pour venger la mort d’un de leurs officiers tué à Nantes le 20 octobre 1941 par trois communistes devenus résistants puisque le pacte a été rompu par Hitler le 22 juin 1941 et non parce qu’il résistait. Le pacte germano-soviétique invitait au contraire : il souhaitait la paix avec l’occupant nazi au nom d’un combat contre des ennemis communs : les gaullistes, la City, le capitalisme, les Anglais et… les Juifs. C’est le même PCF qui demande à l’occupant hitlérien que L’Humanité reparaisse en juin 1940 (3). De même, Staline fut un antisémite invétéré, qu’on se souvienne du procès des « blouses blanches » en 1953.

Troisième exemple

Les attentats de Septembre noir, début septembre 1972, permettent à des terroristes palestiniens d’abattre onze athlètes israéliens, et un policier. Sartre manifeste son soutien ainsi qu’un certain Edwy Plenel. La notice Wikipédia intitulée « Prise d’otages des Jeux olympiques de Munich » est bien faite, on a de bons community managers à gauche : on n’y trouve en effet ni le nom de Sartre ni celui de Plenel. Dommage, car on eut aimé lire ce qu’écrivait l’actuel patron de Médiapart dans Rouge (n° 171) : « L’action de Septembre noir a fait éclater la mascarade olympique, a bouleversé les arrangements à l’amiable que les réactionnaires arabes s’apprêtaient à conclure avec Israël. […] Aucun révolutionnaire ne peut se désolidariser de Septembre noir. Nous devons défendre inconditionnellement face à la répression les militants de cette organisation. […] À Munich, la fin si tragique, selon les philistins de tout poil qui ne disent mot de l’assassinat des militants palestiniens, a été voulue et provoquée par les puissances impérialistes et particulièrement Israël. Il fut froidement décidé d’aller au carnage ».

On aurait également aimé lire ou relire ces phrases de Sartre, tellement à l’aise pendant l’occupation nazie qu’il pistonne Simone de Beauvoir pour qu’elle travaille dans une radio antisémite en 1944, quelques semaines avant le débarquement allié (4), qui affirme dans La Cause du peuple du 15 octobre 1972 : « Dans cette guerre, la seule arme des Palestiniens est le terrorisme. C’est une arme terrible mais les opprimés n’en ont pas d’autre ; et les Français qui ont approuvé le terrorisme du FLN contre des Français doivent également approuver l’action terroriste des Palestiniens. Ce peuple abandonné, trahi et exilé ne peut montrer son courage et la force de sa haine qu’en organisant des attaques mortelles. »

L’ignominie remonte à loin. Nombre de philosophes dits des Lumières sont antisémites : Voltaire, Diderot, Kant, Sade, d’Holbach. Ce ne sont pas des penseurs de droite, catholiques, monarchistes, contre-révolutionnaires, mais des icones pour les progressistes. De même avec l’abbé Grégoire qui, étrangement, passe pour un philosémite, probablement par ceux qui ne l’ont jamais lu, alors qu’il propose de régénérer la race juive, ce qui suppose donc qu’elle soit dégénérée, avant d’inviter les Juifs à cesser de l’être pour se fondre dans la République - lire, pour s’en rendre compte, son Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs. Pour les fainéants, la seule lecture du titre suffit pour constater que les juifs sont dégénérés physiquement, moralement et politiquement. Sous Mitterrand, l’homme dont l’Essai a été préfacé de façon élogieuse par Robert Badinter, a été panthéonisé… Il est vrai que cet évêque constitutionnel siégeait lors de la Convention avec les Montagnards, l’extrême gauche révolutionnaire. Il était du bon côté des forces du mal.

Quatrième exemple

Mitterrand, justement : cet homme dit de gauche a été, avant-guerre, compagnon de route de la Cagoule, monarchiste participant à des manifestations antisémites, il a été vichyste, maréchaliste, il a célébré la Milice qu’il ne trouvait pas assez Révolution nationale avant, devenu président de la République, de faire fleurir la tombe du maréchal Pétain. Lors de son dernier déjeuner avec Jean d’Ormesson à l’Élysée, il confie à l’académicien le plus bavard de Paris, qui l’interrogeait sur l’effet du livre de Pierre Péan racontant cette odyssée fascistoïde dans le détail (5), que le tollé accompagnant cette révélation dans un livre dont la couverture était une photo de Mitterrand le jour où Pétain lui remet la Francisque, attestait de « l’influence puissante et nocive du lobby juif en France » (Libération, 27 août 1999)… Personne, parmi les wokistes, n’a jusqu’à l’heure proposé de débaptiser la bibliothèque François Mitterrand.

Mélenchon, et ceux de LFI et de la NUPES qui le suivent, héritent de cet antisémitisme de gauche. Après la Shoah, on ne peut plus être un antisémite à l’ancienne, on est désormais antisioniste, le glissement sémantique permet d’habiller la vieille pourriture avec un manteau neuf. L’incapacité dans laquelle cette gauche-là se trouve à nommer terroriste un massacre de masse de populations civiles innocentes, femmes, vieillards, enfants compris, parce qu’ils sont juifs, ce qui constitue un crime contre l’humanité, ajoute un chapitre à l’histoire de cet antisémitisme de gauche. Normal que, ne voulant pas voir cette infamie chez eux, ils prétendent la trouver chez Marine Le Pen, coupable d’être la fille de son père !

Quelques heures avant l’assassinat du professeur d’Arras, La Voix du Nord, journal local, publiait une pleine page dont le titre était : « Pour les profs, un manuel « d’autodéfense intellectuelle » contre l’extrême droite » afin de promouvoir un livre du professeur de philosophie Sophie Djigo. Peut-être Dominique Bernard a-t-il lu cette page avant qu’un musulman filé par la police ne lui ôte la vie en criant « Allahou Akbar », un cri de guerre d’extrême droite comme chacun sait… À quand un manuel d’autodéfense intellectuelle contre l’islamo-gauchisme qui, lui, pour sûr, est devenu le nouveau fascisme ? On sait où se trouvent désormais les fascistes et les antifascistes, les vrais.

Le monde post-nazi

Rappelons enfin que, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Grand Mufti de Jérusalem, Mohammed Amin al-Husseini, choisit son camp : il approuve Hitler qu’il rencontre à Berlin en novembre 1941 et, antisémitisme oblige, il souhaite rallier les Arabes à la cause nazie (6). Le 27 octobre de la même année, il rencontre Benito Mussolini qui accepte son soutien aux puissances de l’Axe. Il crée une division arabe de waffen SS. À Berlin, le 2 novembre 1943, il enseigne : « Les musulmans devraient suivre l’exemple des Allemands qui ont trouvé une solution définitive au problème juif ». Le 15 mai 1945, il est arrêté par les troupes françaises, puis transféré dans la région parisienne où il vit confortablement avec ses deux secrétaires. La mosquée de Paris met un cuisinier à sa disposition. Il déménage plusieurs fois et reçoit qui il veut, quand il veut, comme il veut. La France refuse son extradition. Mais il part finalement au Caire sous un faux nom avec de faux papiers fournis par le Quai d’Orsay. Il meurt à Beyrouth le 4 juillet 1974. Les leaders de l’OLP sont bien sûr à son enterrement. On voit bien quels Français s’y trouveraient aujourd’hui.

Je ne trouve pas anormal que la création de l’État d’Israël procède des légitimes dommages d’une guerre perdue par les nazis et ses alliés, un genre de queue de comète de la conférence de Yalta où se réécrit la géographie du monde post-nazi. Quant à l’actuel prédisent de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, il est l’auteur d’une thèse négationniste soutenue à Moscou en 1983 : il affirme que les chambres à gaz n’ont pas existé. Un point de détail pour la gauche qui chemine aux côtés de cette engeance. Il est vrai que Mahmoud Abbas est un homme bien en cour à gauche. De fait : en 2015, Anne Hidalgo lui a offert la médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris, la plus haute distinction que la capitale puisse décerner. La breloque lui a été retirée en août 2023 après que le récipiendaire eut dit à Ramallah, en Cisjordanie, qu’« Hitler n’a pas tué les juifs parce qu’ils étaient juifs (mais) parce qu’ils étaient usuriers et liés à l’argent ». Or, en 2015, on sait depuis vingt-deux ans que Mahmoud Abbas a rédigé sa thèse négationniste dans la Russie bolchevique. Quand Anne Hidalgo lui remet cette médaille, c’est déjà un négationniste qu’elle honore. Un détail de l’histoire probablement.

Concluons

Comme un homme ivre de politique, mais surtout de lui-même, Mélenchon zigzague depuis plus d’un demi-siècle : trotskyste, mitterrandien, castriste, maastrichien, jospinien, fabiusien, antimaastrichien, jaurésien, gaulliste, productiviste, écologiste, voilà désormais Iznogoud, dont la ligne claire est d’être calife à la place du calife, islamo-gauchiste. Le républicain laïcard franc-maçon qui fustigeait le port du voile, « un chiffon sur la tête », disait-il en 2017, est devenu cinq ans plus tard un communautariste qui défend le burkini, puis l’abaya.

Marx faisait de l’avant-garde éclairée du prolétariat l’élite destinée à imposer sa dictature ; Lénine voulait que cette avant-garde soit constituée de façon militaire en parti. Dans la logique libérale de la feuille de route strauss-kahnienne du think tank Terra Nova, Mélenchon remplace le prolétariat messianique par la populace faite de délinquance périphérique, de trafic de drogue, donc d’armes, de nihilisme des blacks blocs, de djihadisme des banlieues qui va de pair avec la misogynie, la phallocratie et, bien sûr, l’antisémitisme. Il croit l’instrumentaliser ; il est en fait instrumentalisé par elle.

Les djihadistes d’appoint n’ont que faire des femmes cisgenres, des mariages homosexuels, des couples lesbiens, des transitions de transsexuels, des gestations pour autrui, des salades de quinoa, des éoliennes et des vélos électriques des petits-bourgeois Nupésiens. Ce bras que Mélenchon arme pour ses fins personnelles se retournerait contre lui le moment venu. En ces heures funestes, les Juifs seraient les premiers sacrifiés. Et, donc, la France avec eux.

Par Michel Onfray

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  1. Cf. Le Pacte des diables. Histoire de l’alliance entre Staline et Hitler (1939-1941), de Roger Moorhouse, Buchet-Chastel.
  2. Cf. L’Affaire Guy Môquet. Enquête sur une mystification officielle, de Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Larousse.
  3. Cf. Juin 40. La négociation secrète, de Claude Pennetier et Jean-Pierre Besse, Les Éditions de l’Atelier.
  4. Cf. Une si douce Occupation. Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, 1940-1944, de Gilbert Joseph, Albin Michel.
  5. Cf. Une jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947, de Pierre Péan, Fayard.
  6. Cf. Le Croissant et la croix gammée. Les Secrets de l’alliance entre l’Islam et le nazisme d’Hitler à nos jours, de Roger Faligot et Rémi Kauffer, Albin Michel. Et Croissant fertile et croix gammée. Le IIIe Reich, les Arabes et la Palestine, de Klaus-Michael Mallmann et Martin Cüppers, Verdier.

 

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