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On assiste à une remilitarisation de la haute mer

BARLUET (Alain), "Amiral Prazuck : « La haute mer se remilitarise », in Le Figaro, 4 mai 2018.

Article mis en ligne le 5 mai 2018
dernière modification le 21 décembre 2021

par Nghia NGUYEN

Le Figaro - Quel est le rôle de la marine militaire française ?

Amiral Christophe PRAZUCK - La France, avec ses départements et ses régions d’outre-mer, est un grand pays maritime. Notre zone économique exclusive (ZEE) atteint 11 millions de km2, soit l’équivalent des États-Unis et du Mexique réunis. Cette superficie est source d’immenses richesses qu’il faut protéger. Ce qui ne l’est pas est pillé, pollué, contesté. J’invoquerais aussi une raison économique : 90% de nos échanges transitent par voies maritimes et 99% de nos données INTERNEt passent dans des câbles sous-marins. Interrompez ces flux et notre vie change du tout au tout. Le premier rôle de la marine nationale est de protéger nos approches maritimes, notre ZEE et les flux qui alimentent notre économie.

  • Comment décririez-vous notre marine ?

C’est une force qui flotte, 80 bateaux ; qui plonge, dix sous-marins nucléaires ; qui vole, 200 aéronefs ; et qui marche, les 2500 commandos et fusiliers-marins. Cette variété de compétences est très singulière en Europe et même dans le monde. Notre marine est en outre déployée sur tous les océans du globe de l’Antarctique au cap Nord, de la Guyane à la Polynésie française.

  • Des « problèmes techniques » seraient intervenus le mois dernier lors du raid en Syrie, auquel la marine a participé…

J’ai lu des choses farfelues. Trois choses sont sûres. Un, on a tiré pour la première fois des missiles de croisière navals. Deux, ces missiles visaient des installations militaires du programme chimique syrien, et ils ont fait but. Trois, comme après chaque opération, on « débriefe ». Ce retour d’expérience ne se fait pas sur la place publique, au bénéfice de nos futurs adversaires. Je n’en dirai donc pas plus, sinon que l’opération a été un succès militaire.

  • Quand le porte-avions Charles-de-Gaulle reprendra-t-il la mer ?

Un porte-avions, c’est à la fois des avions et un bateau. Actuellement, les avions et les pilotes sont aux États-Unis, depuis un mois et pour deux semaines encore, pour s’entraîner avec leurs camarades de la marine américaine. Le bateau, lui, est en rénovation à mi-vie, pour lui redonner un potentiel d’emploi d’une vingtaine d’années encore. D’ici à la fin de l’année, il aura fini son entretien et ses essais et, début 2019, il pourra repartir dans un cycle opérationnel.

  • Vos principaux défis pour l’avenir ?

En interne, je dois d’abord remporter la bataille du recrutement. Nous avons besoin chaque année de 3500 jeunes. Ensuite, je dois mener celle des compétences, car on exerce, dans la marine, des métiers qui n’existent pas dans le civil. Il nous faut conserver l’excellence de la formation des marins français. Les défis externes, ce sont d’abord des menaces en pleine évolution. On assiste à une remilitarisation de la haute mer. Des arsenaux se constituent. Des grandes puissances, comme la Chine ou la Russie, adoptent des postures de contestation stratégique. Deuxième défi externe : la prolifération des armes sophistiquées, tels les missiles dotés d’autodirecteurs ou les drones, qui, il y a quelques années, n’existaient que dans les arsenaux des États, et qui sont aujourd’hui aux mains de groupes non étatiques.

Alain Barluet

 


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