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Les Établissements Pour l’Insertion Dans l’Emploi (EPIDE)

PECH (Marie-Estelle), « Les méthodes militaires des internats pour décrocheurs plutôt efficaces », in Le Figaro, 4 décembre 2017.

Article mis en ligne le 30 décembre 2017
dernière modification le 17 novembre 2020

par Nghia NGUYEN

(Source - L’Orne Hebdo)

 

Les EPIDE, d’inspiration militaire, parviennent à réinsérer une partie des 3000 jeunes déscolarisés accueillis. Lever du drapeau, marche au pas, internat, uniforme et Marseillaise, sport et cours de remise à niveau, c’est le quotidien des Établissements Pour l’Insertion Dans l’Emploi (EPIDE). Créé en 2005, ce dispositif d’une durée de huit mois renouvelable combine accompagnement, formation et resocialisation de jeunes décrocheurs de 18 à 25 ans.

Parisien, Djabir Yahaya était rebuté par des études qu’il jugeait trop longues et peu pratiques. À 16 ans, il décide de ne plus se rendre dans son lycée du XVIIIe arrondissement et de « chercher un patron pour un apprentissage ». Sans résultat. Son oncle entend parler de l’EPIDE de Velet (Saône-et-Loire) : « J’avais un peu peur de l’uniforme, l’armée, les levers très matinaux. Cela s’est finalement avéré structurant. Et j’ai surtout repris confiance en moi. » À l’EPIDE, il a passé le permis, « appris comment m’exprimer devant un employeur, compris qu’on ne pouvait pas se présenter en jogging et capuche ». Il a surtout décroché un contrat d’apprentissage mécanique dans un village près de Mâcon. Son but initial.

Après des différends familiaux, Romain Claudepierre, 22 ans, a erré pendant deux ans en Alsace, sans domicile fixe. Il avait bien décroché auparavant un CAP de boulangerie mais son maître d’apprentissage l’avait « écœuré ». Le cadre strict de l’EPIDE de Belfort a remis le pied à l’étrier à ce fils de gendarme « plutôt à l’aise avec l’esprit de caserne ». Les formateurs l’ont soutenu dans sa volonté de trouver un métier plutôt atypique, celui de disc-jockey, qu’il exerce aujourd’hui à Montbéliard (Doubs) en CDI.

Pour les quelque 3000 jeunes décrocheurs de 18 à 25 ans qui fréquentent les dix-neuf EPIDE chaque année en France, le cocktail est très coûteux - 24.000 euros par jeune accompagné - pour l’État mais plutôt efficace au regard des profils. Relativement plus efficace en tout cas que l’accompagnement de longue durée mis en œuvre par Pôle emploi ou les missions locales, selon un rapport de la Cour des comptes datant de 2016. Près des deux tiers (63%) de ces jeunes sans diplôme passés par ce dispositif sont actuellement en situation d’emploi ou de formation qualifiante, selon une étude inédite de l’IFOP menée ce printemps auprès de 1445 anciens « volontaires », contre 52% à la sortie de l’EPIDE.

« Développer un sentiment d’appartenance »

Parmi ceux qui ont un emploi, ils sont 67% à avoir signé des contrats longs et très majoritairement à temps plein. « Nous étions empiriquement satisfaits mais cela ne formait pas une réalité statistique, commente Nathalie Hanet, directrice des dix-neuf Epide. Nous savons désormais qu’être volontaire chez nous favorise l’emploi en CDI et à temps plein. » Quelque 18% des jeunes trouvent du travail dans le service aux entreprises, 17% dans l’industrie, 13% dans l’armée ou la police, 11% dans la santé, le social ou les services à la personne, etc.

Initialement placés sous l’autorité du ministère de la Défense, les EPIDE sont aujourd’hui sous la double tutelle du ministère du Travail et de la Ville. Mais Nathalie Hanet tient toujours à ces rituels militaires, des spécificités qui « ne relèvent pas du folklore et qui permettent de développer un sentiment d’appartenance », estime-t-elle. Directeur du centre de Bordeaux, Éric Hebrard est un ancien militaire comme 45% des 54 encadrants. Il met en avant les succès comme ce jeune « arrivé avec un tout petit niveau scolaire » qui a réussi à décrocher un bac professionnel, aujourd’hui en deuxième année de BTS : « Il est marié, a un petit garçon. Et il nous a expliqué qu’à l’Epide il avait appris à apprendre… » Parmi les multiples dispositifs existants en faveur des jeunes sans qualification, les EPIDE représentent une paille avec leurs 3000 places au regard des 100.000 décrocheurs annuels. Ce sont pourtant ces solutions, intensives et courtes (EPIDE, garantie jeune et écoles de la deuxième chance) qui s’avèrent les plus efficaces pour accéder à un emploi durable selon la Cour des comptes. Or, moins d’un tiers des crédits d’accompagnement sont aujourd’hui orientés vers ces modalités.

Marie-Estelle Pech

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