Portrait d’Henri IV (détail) par Frans II POURBUS (1569-1622)
Le 30 avril 1598, le Roi de France Henri IV (1553-1589-1614) signe l’Édit de Nantes. Cet important acte politique a longtemps été considéré comme un geste de tolérance envers les Protestants à qui il accordait, effectivement, la liberté de conscience comme celle de l’exercice public de leur culte. 151 places fortes à travers le royaume leur étaient également concédées. Ce geste permit la pacification du royaume de France au terme d’une guerre civile de près de quarante années entre Catholiques et Huguenots.
Si la religion catholique demeure la religion officielle, l’édit reconnaît cependant la coexistence, sur un même pied d’égalité, entre sujets catholiques et sujets protestants. En fait, la brutalité des guerres de religion ne peut être effacée d’un trait de plume, ni les rancoeurs ni le fanatisme qui se sont accumulés de part et d’autre durant des décennies. Henri IV n’a fait qu’imposer l’arbitrage d’une monarchie en quête d’autorité, bien plus qu’il n’a su instaurer un climat de tolérance véritable.
Premier souverain capétien de la Maison de Bourbon - lui-même de confession protestante à l’origine - Henri de Navarre s’est converti au catholicisme pour pouvoir accéder au trône en 1589. Le caractère religieux de la monarchie française a considérablement accentué la portée politique des guerres de religion, affaiblissant et fragilisant durablement le pouvoir royal, ce dont Henri IV est pleinement conscient lorsqu’il signe et promulgue l’Édit de Nantes. La paix religieuse est, donc, la première étape de la reconstruction de l’État monarchique.
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Bibliographie