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La destruction du Scharnhorst (1943)
Article mis en ligne le 13 décembre 2017
dernière modification le 3 novembre 2022

par Nghia NGUYEN

Le Scharnhorst en 1939

 

Bâtiment puissant et rapide, lancé en octobre 1936 et déplaçant 38 900 tonnes en ordre de combat, le Scharnhorst était à la veille de la guerre - avec son sister-ship le croiseur Gneisenau - l’une des unités de surface les plus modernes et les plus dangereuses de la Kriegsmarine. Utilisé dans une guerre de harcèlement et de traque des convois alliés, au même titre que les autres grands bâtiments de combat allemands, le Sharnhorst participe d’abord aux combats au large de la Norvège où, le 8 juin 1940, avec le Gneisenau, il affronte le porte-avions britannique HMS Glorious et son groupe naval composé de deux destroyers : le HMS Ardent et le HMS Acasta. Ancien croiseur reconverti en porte-avions, le HMS Glorious est coulé avec ses navires d’escorte. C’est une belle victoire pour le croiseur allemand même s’il fut endommagé par une torpille au cours de l’action.

Exerçant une pression sensible sur les lignes de ravitaillement alliées et fixant des forces navales et aéronavales britanniques importantes, cuirassés et croiseurs de la Kriegsmarine (Bismarck, Scharnhorst, Tirpitz, Prinz Eugen, Gneisenau) sont cependant contraints à un repli stratégique, dès 1942, vers l’Allemagne et la Norvège. Attaques aériennes, mouillages de mines, présence des bâtiments plus nombreux de la Home Fleet, rendent la Manche et l’Atlantique trop dangereux pour des bâtiments allemands certes modernes mais en nombre restreint et mal couverts par la Luftwaffe. Le cuirassé Bismarck est ainsi coulé le 27 mai 1941.

Aussi, Adolf HITLER (1889-1945) préfère recentrer ses grands bâtiments au nord de la Manche (opération Cerberus, février 1942). Tout en préservant le potentiel naval de la Kriegsmarine, ce redéploiment qui abandonne les bases navales françaises (1), cherche également à protéger la Norvège d’un débarquement allié qui priverait le Reich de son approvisionnement en minerai suédois. Il permet, surtout, de frapper les convois alliés qui ravitaillent l’URSS par l’Arctique et le port de Mourmansk.

Le 22 décembre 1943, le Scharnhorst croise dans les eaux norvégiennes aux environs du Cap Nord. Commandé par le Contre-amiral Eric BEY (1898-1943), il est escorté par un groupe de 5 destroyers et cherche à intercepter le convoi allié JW55B. Le contact avec celui-ci est établi le 26 décembre, mais l’escadre allemande est surprise par une escorte britannique plus puissante que ce à quoi elle s’attendait. 3 croiseurs – les HMS Belfast, Norfolk et Sheffield – repoussent le Sharnhorst qui est séparé de ses destroyers et se retrouve isolé. Jouant de sa vitesse (33 nœuds), le croiseur allemand tente de regagner sa base, mais il est traqué et rabattu sur le HMS Duke of York, un cuirassé de la classe King George V, qui l’engage avec ces 10 canons de 356 mm. Les 9 pièces de 280 mm du Sharnhorst ne peuvent faire la différence, et sont neutralisées en début de soirée. Les machines du croiseur sont également touchées et sa vitesse tombe, ce qui permet aux croiseurs et destroyers britanniques de le rejoindre et de l’achever à la torpille.

Le Contre-amiral BEY est tué dans l’affrontement ainsi que la plupart des 1968 hommes d’équipages. Seuls 36 survivants seront repêchés par les Britanniques. La destruction du Scharnhorst fut un coup très dur porté à la Kriegsmarine, quand bien même celle-ci faisait déjà reposer son effort stratégique sur les U-Boats et non plus sur les grandes unités de surface.

  1. Cf. Ces dernières restent cependant utilisées par les U-Boats.

Bâtiment de même génération que son adversaire le HMS Duke of York (infra), le Scharnhorst (supra) était bien plus rapide (33 noeuds contre 28) mais moins lourdement armé

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Bibliographie

  • DIMBLEBY (Jonathan), The battle of Atlantic. How the allies won the war, Penguin Books Ltd, 2016, 560 p.
  • MALBOSC (Guy), La bataille de l’Atlantique (1939-1945). La victoire logistique et celle du renseignement, clé de la victoire des armes, Economica, 2010, 576 p.
  • SMITH (Peter C.), Naval warfare in the english channel 1939-1945, Pen & Sword maritime, 2007, 256 p.

 

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