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Le débarquement d’Incheon (1950)
Article mis en ligne le 20 août 2017
dernière modification le 30 juin 2021

par Nghia NGUYEN

Char T-34/85 nord-coréen entrant dans Séoul

 

Déclenchée par l’agression communiste nord-coréenne du 25 juin 1950, la Guerre de Corée est le premier grand conflit de la Guerre froide. En dépit de la condamnation de l’ONU, Séoul, la capitale de la Corée du sud, fut submergée le 28 juin, et les forces sud-coréennes – surprises et mal équipées – furent rapidement placées dans une situation quasi désespérée. Encerclées dans la poche de Pusan, à l’extrémité sud-est de la péninsule, avec la mer dans le dos, elles ne pouvaient tenir bien longtemps. C’est pour renverser cette situation, que le Général Douglas McARTHUR (1880-1964), héros de la Guerre du Pacifique, élabora un plan de débarquement audacieux sur les arrières de l’armée communiste, à Incheon.

Cette opération était loin d’être gagnée d’avance. Il fallait d’abord mobiliser une force amphibie capable d’un tel assaut, et le faire rapidement. Seuls les États-Unis - avec le corps des Marines et l’expérience récente de la guerre contre le Japon - pouvaient réaliser un tel débarquement. Géographiquement, le site d’Incheon présentait des obstacles naturels importants (étroitesse des voies d’accès au port, violence des courants et des marées) auxquels s’ajoutaient des obstacles artificiels comme d’imposantes digues autour du port. Une fois les premières troupes débarquées, il fallait aussi élargir très rapidement la tête de pont et contrôler la route qui menait à Séoul, sous peine d’être enfermé dans un cul de sac exposé à une contre-offensive nord-coréenne, avec la mer dans le dos… Bref, si l’effet de surprise ne jouait pas, l’opération pouvait tourner au désastre.

Le 15 septembre 1950, dès 6.30, les US Marines prirent d’assaut les plages de Red, Green et Blue beach, surprenant les défenses nord-coréennes qui ne s’attendaient pas à une attaque d’une telle ampleur à cet endroit. Des chars de combat furent débarqués avec la première vague, et la ville comme son port furent rapidement sous contrôle. Dans les jours qui suivirent, les Nord-Coréens tentèrent de bloquer l’avance des US Marines, en vain. Le 22 septembre, 53 882 soldats alliés étaient déjà concentrés dans la tête de pont avec 6629 véhicules de combat et de soutien.

La bataille qui suivit le débarquement fut cependant plus âpre, et la progression vers Séoul connut un raidissement de la résistance communiste. Les blindés américains M26 Pershing affrontèrent les T-34 nord-coréens sous les premiers bombardements au napalm de l’histoire. Pour les Nord-Coréens, totalement surpris par cette offensive sur leurs arrières, la situation stratégique venait de s’inverser. Dorénavant, il fallait tenir le plus longtemps Séoul, afin de permettre aux forces qui encerclaient Pusan de battre en retraite, et d’éviter à leur tour un encerclement mortel. Le 22 septembre, cependant, les troupes américaines entraient dans Séoul qu’elles libéraient le 25.

Victoire tactique américaine, le débarquement et la bataille d’Incheon permirent la libération rapide de Séoul et, surtout, brisa l’encerclement de la poche de Pusan. Après une série de défaites, ce fut la première victoire des Alliés, qui illustra une nouvelle fois le savoir-faire du corps des Marines en matière amphibie ainsi que la puissance de la logistique navale américaine. Surtout, elle mit fin à l’effet de surprise initial produit par l’offensive nord-coréenne, et opéra un renversement stratégique avec le reflux des troupes communistes au-delà du 38e parallèle.

 

US Marines à l’assaut de la plage d’Incheon

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Bibliographie

  • CADEAU (Ivan), La guerre de Corée, Perrin, 2016, 384 p.
  • Relevé de son commandement en Corée par le Président Harry S. TRUMAN en avril 1951, le Général McARTHUR prononce un discours d’adieu devant le Congrès où il cite une phrase tirée d’une chanson britannique de la Première Guerre mondiale : «  Old soldiers never die, they simply fade away  » («  Les vieux soldats ne meurent jamais, ils ne font que s’éteindre  »). Reprenant cette référence, le chanteur Gene AUTRY (1907-1998) réécrit ce chant patriotique en hommage à McARTHUR.

 

Gene AUTRY - Old soldiers never die (1951)

 

 


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